Arrivées de nul part ...

La navette fraîna et le chauffeur se redressa et en bombant le torse s’époumona de sa grosse voix :
- Station Magix, terminus !
Tous les gens sortirent en hâte de la navette, leurs sacs à la main. Seule Gaïa ne bousculait pas les gens. Elle les observait se glisser hors de l’engin, se poussant les uns les autres pour sortir le premier. Elle les trouvait ridicules. À quoi bon se précipiter vers la porte ? ‘‘ Tu sortiras de toute façon...’’ pensa l’apprentie fée en empoignant sa valise. Sur son épaule, sa perruche, la fixait. La jeune femme établit une connexion magique avec elle

«Tu ne les trouve pas bizarre, Gaïa ?» lui demanda-t-elle.
«Si... qui sait, c’est peut-être l’effet de la grande ville qui leur fait ça ?»

En fait elle n’en avait aucune idée. Parce que chez elle, sur Linphéa, les gens respectaient la nature et de toute façon il n’y avait pas assez de gens dans ce royaume pour avoir besoin de navettes. La plus part des Linphéains se déplaçaient à pied. Voilà tout. Simple, mais efficace, parce que ces gens là n’étaient pas très ... comment dire... sorteux.

Revenons donc à notre situation. Gaïa saisit donc sa valise, retint son souffle et sortit... Woah ! Comme c’était beau ! Et grand ! Des vitrines partout, aussi étincelantes les unes que les autres ! La plupart étaient des boutiques de mode, mais il y avait des fleuristes, une pizerria, un studio d’enregistrement, le frutti-bar et même une animalerie !

«Tu vois ça, Plume ? C’est encore mieux que dans mon souvenir !»

En effet, Flora, la mère de Gaïa, une ancienne WinX, avait déjà emmenée sa fille à quelques reprises à Magix, durant son enfance. Mais tout ça était déjà bien loin dans sa mémoire, et en 10 ans les boutiques avaient bien eu le temps de changer...

«Je me demande si la confiserie est encore là...»
«Moi je n’aimerais pas être dans une animalerie. Tu imagines, être pris dans une cage, tout le temps ?»
«Tu n’en sais rien, Plume, les animaleries ne sont certainement pas toutes pareilles ! Je propose d’aller y faire un tour !»
«Mais... et les chats ? Il y aura des chats !!!»
«C’est en te confrontant à tes peurs que tu les vaincras !»

Et Gaïa commanda le piéton, qui arriva aussitôt. Elle traversa la rue, heureuse à l'idée de faire la connaissance d'autres animaux, en Cage ou pas.

«Bon, on y va ?» demanda la jeune fille et sans attendre de réponse elle poussa la porte de l’animalerie... Quelle surprise ! Aucun animal en cage, ils étaient tous autour de vous et volaient, se promenaient.. Le plancher était de l’herbe et le toît vitré à plusieurs mêtres de hauteur. Il y avait là une forêt dans laquelle se pavanaient des licornes et des ruisseaux où les poissons coulaient - quel bon jeu de mot ! - une existence paisible. On retrouvait aussi une petite plage pour que les lézards se prélassent
«Oh ! Est-ce que je..je... J'aimerais...»
«Bien sûr Plume ! Vas-y, éclate toi !»
Gaïa avertit le vendeur de la présence de sa perruche parmi les autres, pour ne pas qu’on l’achète, puis elle partit dans la petite forêt. Elle rencontra beaucoup d’animaux comme des chiens ou des lapins et devint très amie avec un petit oiseau, un diamant mandarin. Car même si elle était la fée des animaux de tous genres, il restait qu’elle s’était toujours parfaitement entendue avec les oiseaux, c’était ses animaux préférés. Elle parla un bon quart d’heure avec cet oiseau et ils riaient beaucoup.
«Je suis désolée, mais je dois partir... À moins que... Diamant, si tu veux, je t’emmène avec moi ! J’ai aussi une perruche, Plume, elle est très gentille. Dans une quarantaine de minutes, je pars pour Alféa, l’école des fées, et tu peux y venir !»
«Réellement ?Heum... Alors oui, je viens !»
«Hourra !»
Quelques minutes plus tard, Gaïa sortait de la boutique avec Plume et Diamant qui devinrent bientôt inséparables !

«Bon, où allons-nous, maintenant ?» demanda Plume.
«Je ne sais pas» commença l’adolescente avant de s’arrêter brusquement. «Waouh, les filles! Vous avez vu cette salopette- short ?»
«Magnifique !» s’exclama Diamant. Gaïa colla son nez dans la vitrine. «Oh, je la veut !»
«Je crois que tu as le temps de l’acheter...» murmura un de ses oiseaux avant qu’elle entre encore sans prévenir. La jeune fille entra dans une cabine d’essayage virtuelle et en ressortit toute joyeuse :
«Elle est en vente ici ! Et elle me va comme un gant en plus !»
Gaïa se rendit donc en hâte au comptoir pour acheter sa salopette-short qu'elle Souhaitait mettre à son arrivée à Alféa (elle ferait fureur dedans!). À la caisse, elle parla à la caissière de ce qu'elle souhaitait avoir lorsqu'une autre jeune fille entra dans la boutique en se dirigeant vers le comptoir.
« Tu vas la porter pour la rentrée ?» demanda Diamant
«Bien sur ! » s'exclama Gaïa qui vit que l'autre jeune fille avait remarqué qu'elle parlait à son oiseau. Et si cette fille allait aussi à Alféa ? Question d'entamer gentiment et subtilement la conversation, elle la salua chaleureusement, espérant que "la fille" lui réponde.
« Salut ! » dit-elle pendant que la caissière tapait des codes sur son clavier magique.

Mmmh, quelles jolies robes... N'y pense même pas Hanna, tu n'as presque plus d'argent.

Mais ça ferait pas de mal si je rentrais vite fait et si je regardais, de toute façon j'ai encore un peu de temps libre.

'Soit elles sont riches, soit elles savent mieux gérer leur argent que moi... Ou pas, j'ai lu trois livres sur comment le faire et se débrouiller sans ses parents. Je suis parée. '

'C'est le parfum de ma vie. Certaines filles cherchent l'homme de leur vie, mais à quoi bon, maintenant que j'ai trouvé ce parfum, qui a besoin d'ho...'

Salut !

Salut.

Je m'appelle Hanna Beckers, je vais à Alféa aujourd'hui ! Tu y vas toi aussi ?

Derrière son comptoir, la caissière marmonna quelques trucs incompréhensibles, pour elle-même, et finit par lever les yeux de sa paperasse pour enfin rendre sa salopette-short à Gaïa et lui demander le prix : 45$...

-Salut...elle sembla hésiter.Je m'appelle Hanna Beckers, je vais à Alféa aujourd'hui ! Tu y vas toi aussi ?
Hanna dégageait une bonne odeur fruitée avec des pigments de canelle, elle avait beaucoup de charme.

- Oui !
La fée des animaux se sentit toute contente de faire une rencontre avant même le premier jour. En plus cette fille semblait vraiment sympa !
-Mon nom est Gaïa, Gaïa Miele Amalia Saladine. Mais appelle moi Gaïa! Répondit celle-ci.
La dite Hanna dégageait une énergie vraiment agréable et Gaïa, habituellement si timide, eut tout de suite l'impression de s'être fait une bonne, très bonne amie. L'adolescente sortit de son sac un petit porte-monnaie aux motifs de plumes blanches sur fond vert et en sortit l'argent du à la dame. Elle remercia celle-ci et prit son sac.

Hanna prit une bouteille de parfum. C'était donc ça, cette bonne odeur sucrée qui émanait d'elle ! Gaïa jeta un coup d'oeil au présentoir. "pas cher" se dit-elle... Mais elle ne pouvait pas se le permettre, elle venait déjà de s'acheter une salopette de grande marque alors, hein ! Il fallait tout de même qu'elle les économise, ces fameuses économies...

- J'irais faire un tour dans la boutique de magie puis je partirais pour Alféa. Tu m'accompagnes ?
Gaïa espérait vraiment que sa "peut-être future nouvelle amie" accepte.

/!\ Désolé c'est vraiment nul, je me reprends dans le prochain post Wink

/!\

Hanna se retint de pousser un soupir de soulagement quand l'inconnue - qui allait sans doute bientôt ne plus l'être - lui répondit que oui, elle allait être une de ses camarades à Alféa. Avoir déjà une connaissance avant de même commencer l'année était un petit cadeau pour la spécialiste de l'indifférence. La jolie fille continua :

Mon nom est Gaïa, Gaïa Miele Amalia Saladine. Mais appelle moi Gaïa! Hanna scruta le visage de Gaïa. Aucune trace de moquerie, ni de méchanceté. Juste un air gentil et un joli sourire. Hanna ne se fiait jamais aux gens, et elle n'allait sans doute accorder sa confiance à Gaïa qu'après l'avoir connue beaucoup plus, mais... quelque-chose lui disait qu'elle allait bien finir par se fier à elle.

Hanna paya sa bouteille de parfum, très satisfaite de son achat. A ses côtés, Gaïa s'enquit : J'irais faire un tour dans la boutique de magie puis je partirais pour Alféa. Tu m'accompagnes ?
Oh oui, ce serait génial ! J'avais peur de faire toute le voyage seule... ça aurait été vachement ennuyeux.

Elle sortit aux côtés de Gaïa, et pendant qu'elles marchaient en direction du magasin du magie, elle se demanda quel était le dortoir de Gaïa. Elle avait déjà lu un livre sur Alféa, et savait donc que ça avait un rapport avec leur personnalité... Hanna savait déjà qu'elle était une topaze - la directrice le lui avait annoncé dans sa lettre d'acceptation.

Dis, tu sais dans quel dortoir tu es ? Je suis une topaze. Elle se posait surtout cette question car si Gaïa était l'une des siennes, elles partageraient le même dortoir 'et ça, ça serait vraiment bien si on devient amies... même si moi, me faire des amies, c'est un peu impossible'.

Après quelle aie prit sa salopette-short, Hanna paya la fameuse bouteille au si bon parfum. Une belle petite bouteille ronde aux reflets orangés et jaunes, reflétant le côté un peu exotique du parfum. Il y avait aussi un bouchon, également rond, dans les tons bronze, qui donnait une allure chic au tout. Gaïa elle, possédait déjà un parfum qu'elle adorait, un mélange délicieux citron et vanille, doux et attirant. La bouteille était carrée, taillée comme une pierre précieuse transparente. Mais celle-ci serait bientôt vide alors elle pensait qu'elle pourrait changer et qui sait peut-être essayer la collection d'Hanna ?
L'autre fée paya sa bouteille, tout en répondant à Gaïa :
Oh oui, ce serait génial ! J'avais peur de faire toute le voyage seule... ça aurait été vachement ennuyeux.
Gaïa sourit. Elle pensait exactement comme Hanna. "Si nous nous ressemblons alors nous sommes peut-être dans le même dortoir !''
Puis toutes les deux franchirent la porte de la boutique au son du carillon. Gaïa aimait bien les boutiques qui avaient des carillons et en plus il y en avait de toutes sortes. Celui la était en verre, avec un colibri aux couleurs du printemps . Mais certains étaient en bois ou en métal, et aussi la plupart étaient constitués de tubes, quelques uns étaient même ronds ! Après une vingtaine de secondes dehors, tandis que Gaïa réfléchissait à la diversité des carillons, Hanna demanda :

Dis, tu sais dans quel dortoir tu es ? Je suis une topaze.
Vraiment ? Eh bien moi aussi ! Je me posais d'ailleurs cette question ... Ah oui et parlant de question, quel est ton pouvoir ? Moi comme tu as pu le voir je suis la fée des animaux, mais je préfère les oiseaux ! Gaïa flatta doucement Dimant qui sembla assez heureuse. Mais Plume aussi voulait des câlins ! Elle se fit donc cajoler aussi tandis que les deux filles attendirent de pouvoir traverser la rue. En effet, pour se rendre à la boutique de magie elles devraient traverser en diagonale puis marcher un peu. Le 6e magasin était le bon. Gaïa se rappela la liste de fournitures à acheter qui se trouvait dans son sac. Elle avait si hâte d'utiliser ses fournitures !

En passant devant une énième librairie, Hanna admira naturellement les beaux ouvrages. Les livres magiques à Alféa était tout simplement superbe. Non seulement la jeune fée adorait les lire, mais en plus elle pouvait passer des heures à caresser la couverture en pensant à l'immense travail de créativité qui a été fait pour l'imaginer... Comme ce livre qui était en forme de rose et où chaque ligne était gravée sur une pétale qu'elle mourrait envie d'acheter : La botanique pour fées débutantes. Elle dut se retenir de ne pas se jeter dans le bâtiment : de un, elle devait préserver son argent, et de deux, cela dérangerait sans doute Gaïa, qui d'ailleurs lui répondait :

Vraiment ? Eh bien moi aussi ! Je me posais d'ailleurs cette question ... Ah oui et parlant de question, quel est ton pouvoir ? Moi comme tu as pu le voir je suis la fée des animaux, mais je préfère les oiseaux !

Hanna n'était pas une grande fan d'animaux, mais elle pouvait voir pourquoi Gaïa tenait à ses deux oiseaux. C'était des jolis specimens, mais ce qui plaisait le plus à Hanna, c'était cette lueur d'intelligence qu'elle pouvait percevoir dans leurs yeux... Elle ne pouvait pas les entendre mais elle ne se doutait pas que quand ils discutaient avec leur maître, ils étaient semblables à des êtres humains. Si Hanna aimait les animaux, elle aurait été jalouse, mais elle ne se plaindrait jamais de son pouvoir de la défense : c'était ce qui l'avait empêchée de craquer et de commettre un acte désespéré, et qui avait arrêté un stupide garçon sur le point de la frapper... 'Et puis mon clonage c'est peut-être pas mal aussi, si j'ai envie de sécher les cours... mais je sèche presque jamais les cours. Si j'ai envie de rendre un livre à la bibli sans bouger de mon lit et de faire passer un message à quelqu'un !'

Je suis la fée de la défense et du clonage. Je suis immunisée à tout pouvoir ou attaque, en gros. Mais j'ai aucun pouvoir d'attaque... C'est pas très pratique.

Les deux fées rentrèrent enfin dans la boutique de magie. Hanna retint son souffle involontairement. Elle pouvait voir des êtres magiques tout autour d'elle, des chaudrons, des ingrédients de potions, des milliers de livres, des sortes d'autocollants qui se mettait sur les ailes pour qu'elles volent mieux, même des baguettes pour les gens qui avaient du mal à utiliser leur magie avec juste l'aide de leur corps... Elle avait déjà visité l'endroit pour acheter ses propres fournitures mais il ne cessera probablement jamais de l'étonner et de la fasciner. Elle se rendit compte qu'elle était restée immobile pendant quelques secondes sans respirer, et que ça devait avoir paru très bizarre aux yeux de Gaïa. 'Autant qu'elle s'habitue à mon étrangeté dés le début !". Pour se donner une contenance, elle attrapa une sorte de belle coupe en or dont elle ignorait l'usage, et elle confessa à Gaïa :

Je viens de Terre, et même si j'ai une famille magique, voir tout ça m'étonne encore. J'ai déjà acheté toutes mes fournitures, donc je vais juste rester avec toi pendant que tu achètes les tiennes !

Les deux filles traversèrent donc la rue en diagonale, passèrent devant maintes boutiques comme une librairie, une parfumerie, l'animalerie d'où venait Diamant..
"Oh !" dit celle-ci."C'est de là que je viens !!! Haha !" Gaïa se contents de sourire. Elle ne voulait pas risquer de gêner Hanna avec ses oiseaux parlants...

Je suis la fée de la défense et du clonage. Je suis immunisée à tout pouvoir ou attaque, en gros. Mais j'ai aucun pouvoir d'attaque... C'est pas très pratique.

Mais bien sur que c'est pratique !!! Tu peux tromper un ennemi en l'entourant de tous tes clones, et toi il ne peut pas te frapper ! "

Les adolescentes entrèrent dans la boutique. Le plancher était frais et tous les murs en pierre, il y faisait frais et confortable. Des étalages de bois s'étendaient partout dans le magasin. Des fioles, pleines ou vides étaient disposées ici ou la. Des pierres précieuses, des baguettes, des grimoires...

Je viens de Terre, et même si j'ai une famille magique, voir tout ça m'étonne encore. J'ai déjà acheté toutes mes fournitures, donc je vais juste rester avec toi pendant que tu achètes les tiennes !

Oh merci c'est vraiment gentil !
Répondit Gaïa, heureuse de s'être fait une amie qui ne l'abandonnerait pas. Car sur Linphéa, elle n'avait eue qu'une seule vraie amie. Toutes les autres étaient des copines, mais elles finissaient toutes par l'abandonner un jour ou l'autre, en la manipulant et en utilisant sa bonté pour faire des choses à leur place, des devoirs par exemples. De vraies vipères qui ne comprenaient rien à e que Gaïa, elle, pouvait ressentir. Sa seule amie, c'était Marion. Malheureusement elle était disparue suite à une attaque de sorcières sur Linphéa, une semaine avant le départ de Gaïa pour Alféa. Marion, qui possédait le pouvoir du vent, était censée l'accompagner, mais comme vous le devinez elle ne l'a pas fait puisqu'elle demeure introuvable... Alors maintenant qu'Hanna était là, Gaïa n'avait plus à s'en faire. Elle chassa les idées noires de sa tête, mettant ses espoirs et ses peurs pour Marion de côté et sortit sa liste de fournitures de son sac. Puis elle murmura :
- Moi je viens de Linphéa... Mais ce n'est pas la joie des temps-ci..
Gaïa espérait que cette réponse suffirait à Hanna, mais elle se doutait bien que celle ci allait lui poser des questions du genre : ta famille va bien ? Qui sait, peut-être qu'Hanna n'avait pas entendu parler des sorcières débarquées sur Linphéa.

Elle chassa une fois de plus ces pensées et se mît à lire les trois premiers ingrédients :
15g de poussière de fée
20g de poudre de perlimpinpin
50 écailles de dragon
Elle ignorait à quoi cela servirait, mais elle se rendit au petit comptoir. Cela ressemblait beaucoup à une confiserie, ou on prend des pelletés de bonbons pour les mettre dans des sacs, mais là c'était des ingrédients magiques, pas des bonbons. En se dirigeant vers cet endroit, Gaïa écoutait Hanna lui répondre.[/color]

Hanna attrapa un grimoire et commença à le feuilleter - elle s'était déjà privée des magnifiques livres de la librairie, elle n'allait pas se priver d'au moins toucher ceux de la boutique de magie ! En même temps, Gaïa déclarait :
Oh merci c'est vraiment gentil ! elle marqua une pause avant d'ajouter : Moi je viens de Linphéa... Mais ce n'est pas la joie des temps-ci..

'De plus en plus de points communs décidément... moi non plus ce n'était pas la joie sur Terre.' Hanna avait vaguement entendu parler de quelque-chose qui s'était passé sur Linphéa, en entendant ses parents en parler, mais elle n'arrivait plus à se souvenir de ce que c'était. Les infos sur les planètes magiques n'étaient pas sur le programme de la télé terrienne, et Hanna se réjouissait d'aller à Alphéa encore plus pour ces raisons. Ignorer ce qui se passait dans le monde magique, qui était tout de même son vrai monde, l'agaçait au plus haut point. L'ignorance n'était pas quelque-chose à laquelle la jolie fée était habituée, et elle allait se débarrasser de cette désagréable sensation d'être stupide immédiatement après être arrivée à Alféa. 'Oui, en campant à la bibliothèque et en lisant ces magnifiques journaux qui s'actualisent à la seconde à chaque fois que quelque-chose se produit. C'est un peu internet en papier en fait, sauf en mieux car t'as pas besoin de wifi.'

Hanna décida de ne poser aucune question - Gaïa était restée vague et elle ne doutait pas qu'elle avait de bonnes raisons pour cela. Elle en parlerait quand elle serait prête. Hanna elle-même avait décidé de garder secrète sa mauvaise expérience de la Terre pour le moment - elle avait peur que des gens la croient faible à cause de cela, ou qu'ils partent raconter partout qu'elle était la victime de TERRIENS, de terriens faibles qui n'ont même pas de pouvoirs. La fée était habituée aux mots cruels d'adolescents et serait probablement restée indifférente à tout cela, mais se faire rejeter par des fées et des magiciens, qui font partie de son monde, lui aurait fait un peu de mal.

Tout en suivant Gaïa, qui cherchait des ingrédients, Hanna lui souffla : Peut-être qu'à Alféa ça ira mieux. Après tout, c'est l'endroit le plus féerique. Elles passèrent au milieu d'un groupe de magiciens de maximum treize ans qui se criaient des choses particulièrement vulgaires en se poussant et en riant comme des phoques. Bon, ça c'est moins féerique ! plaisanta t-elle d'une voix plus enjouée. Elle appréciait la présence de Gaïa. Hanna était bien-sur un peu tendue et timide, comme d'habitude, mais elle parlait tout de même de façon naturelle et se sentait beaucoup plus à l'aise qu'elle se serait peut-être sentie avec une autre personne.